
Bertrand Mandico
Bertrand Mandico est un cinéaste français, né le 12 mars 1971 à Toulouse. Il est diplômé de l’école de cinéma d’animation des Gobelins. Après quelques films d’animation aux atmosphères organiques et surréaliste, il se dirige vers la prise de vue réelle, d’abord pour des films de commande où il développe un univers insolite, puis pour ses courts métrages de fiction aux univers radicaux. Il se consacre en outre à l’écriture de longs métrages et continue à réaliser de nombreux films multi-formats, dont « Boro in the Box » (Quinzaine des réalisateurs 2011 ; grand prix du festival Curtas de Vila do Conde et grand prix Europe au festival du cinéma de Brive), « Living Still Life » (sélection officielle à la Mostra de Venise 2012 ; festival international du film de Rotterdam 2013) et « Prehistoric Cabaret », prix du meilleur court métrage au festival international du film de San Francisco. Il tourne en 2017 le long métrage « Les Garçons sauvages » qui obtient le prix Louis-Delluc du premier film. Présenté et primé à la Semaine de la critique de Venise, récompensé dans de nombreux festivals et considéré comme une œuvre emblématique, le film est consacré meilleur film de l’année 2018 par les Cahiers du cinéma. En 2019, il tourne plusieurs clips vidéos, sous forme de films, pour les groupes Kompromat et M83. « After Blue » son deuxième long métrage, mêlant fantaisie et western au féminin et prolongeant son exploration et ses mutations du cinéma de genre, est présenté en compétition au Festival international du film de Locarno en 2020, où il remporte le prix FIPRESCI de la critique internationale. Sorti dans les salles en 2022, le film obtient également des grands prix dans des festivals consacrés au cinéma de genre tels que le Fantastic Fest et le festival international de Sitges ou Midnight Madness au festival international de Toronto, installant Bertrand Mandico à l’international, comme le cinéaste français de l’hybridation des genres. Il collabore avec Aline Ahond et crée des films d’habillage pour Arte. Il explore les expériences filmiques en tournant dans divers pays, par exemple « Lif og daudi Henry Darger », tourné en Islande et en islandais, présenté à la Mostra de Venise en 2010. Il prolonge ses recherches cinématographiques sur différents supports tels que la photographie, le dessin, l’écriture, le travail du son et les collages. Depuis 2011, il crée avec l’actrice Elina Löwensohn, avec qui il collabore depuis une dizaine d’années une série de films courts, « 20+1 projections », kaléidoscope cinématographique la mettant en scène sous forme de films. Expérience prolongée sous la forme de photographies et performances (il a tourné 11 films à ce jour dans ce cadre) dont « The Return of Tragedy » (sélection officielle à la Mostra de Venise 2020). Ses recherches pour ses films, qui prennent la forme de collages, dessins ou photographies, ont été exposées à plusieurs reprises.
Il fonde en 2012 le manifeste cinématographique International Incoherence (Cinéma incohérent) avec la cinéaste islandaise Katrin Olafsdottir.
Le cinéma de Bertrand Mandico est souvent défini comme « Expérimental Entertainment ». Le cinéaste travaille avec les codes du cinéma populaire tout en empruntant au cinéma expérimental des formes stylistiques. Le récit, à la croisée de plusieurs genres, est imprégné de références cinéphiles et d’une dimension ésotérique. En 2021, il prépare un spectacle hybride au théâtre des Amandiers « Conan la Barbare », mêlant tournage et performance. Le spectacle, invisible, est une préparation d’une série de films de divers formats dont le tournage s’achève en 2022 (« The Barbarian Cycle ») et présenté à Locarno en 2023.