Alexandre Medvedkine

Alexandre Medvedkine

Alexandre Ivanovitch Medvedkine est un réalisateur soviétique, né le 24 février 1900 à Penza et mort le 19 février 1989 à Moscou. Il est l’inventeur du ciné-train, un véritable train aménagé pour la réalisation et la production de courts-métrages. Le train traverse toute l’Union soviétique à partir du 25 janvier 1932 afin d’y filmer la population laborieuse des villes et campagnes. Medvedkine tourne et monte immédiatement les films dans son train pour les projeter aux intéressés dès le lendemain et pouvoir engager ainsi une discussion à chaud sur leur vie, le travail, les difficultés, les possibilités. Son but, idéologique, est d’aider à la construction de la Russie nouvelle. Deux ans plus tard, l’expérience du ciné-train lui donne l’idée de réaliser une petite comédie paysanne intitulée : « Le Bonheur ». Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Medvedkine dirige un groupe de cinéastes du front. En 1946, il s’efforce de reprendre la réalisation d’un grand film sur la vie des campagnes, « La Libération de la terre » et travaille à la création de journaux filmés, de chroniques spéciales et de grands films documentaires. « Un printemps agité » (1956), comédie de fiction sur les défricheurs des terres vierges, est considéré comme un échec par la critique. Après cela, Medvedkine se détourne du cinéma de fiction et travaille uniquement sur des documentaires de propagande, pour lesquels il reçoit de nombreux prix en URSS. Dans ses pamphlets, Medvedkine choisit généralement des scènes révélant les contradictions internes d’objets réels contenant un message sous-jacent et permettant des analogies. Pour son film « La Raison contre la déraison » (1960), il trouve une scène où Adenauer n’arrive pas à coiffer une toque universitaire. Le réalisateur enrichit cette brève séquence d’actualités en rappelant que la toque de Newton et de Timiriazev ne convient pas au crâne du chancelier. Pareils épisodes abondent dans les documentaires de Medvedkine : » La Loi de la lâcheté » (1962) sur le démantèlement du système colonial en Afrique, « Amitié avec effraction » (1965) sur l’impuissance de l’impérialisme mondial, sa perfidie et sa cruauté dans « La sclérose de la conscience » (1968) sur l’escalade de l’amoralité et le danger d’une nouvelle guerre mondiale. Il termine sa carrière par des brûlots antimaoïstes « Attention maoïsme » en 1976, Pékin, « l’inquiétude du monde » en 1977).
Les documentaires de campagne tournés par Medvekine dans les années 1920 ont une énorme influence sur le cinéma indépendant des années 1960 dans le monde. Des groupes Medvedkine sont créés dans beaucoup de pays d’Europe occidentale, d’Afrique et d’Amérique latine. Le réalisateur Chris Marker, inspiré par ce cinéma, crée ainsi en 1967 avec Inger Servolin sa propre société de production, SLON-ISKRA, qui s’attelle à promouvoir et distribuer les films de Medvedkine et des groupes Medvedkine.

Le Bonheur

1935

vostfr

95'

Le film narre l’histoire allégorique d’un paysan russe, ainsi que de sa femme et de leur voisin. Il retrace leurs diverses conditions de vie sous le tsarisme, comme sous le régime communiste.

La Nouvelle Moscou

1938

vostfr

95'

Un mécanicien, Aliocha, et sa grand mère d’un chantier de défrichement et de construction d’une petite ville industrielle moderne sont envoyés à Moscou pour montrer leur prototype de maquette animée retraçant le remplacement d’une construction traditionnelle et d’une église par des bâtiments modernes. Le but est de poursuivre cette maquette animée à l’échelle de la vieille ville de Moscou devenant la capitale moderne de l’URSS.

La Libération de la terre

1946

vostfr

80'

Le quotidien d’un village de paysan.

Un printemps agité

1956

vostfr

75'

Un jeune homme participe à la lutte pour avoir du pain dans les contrées perdues.