
Jean-Pierre Mocky
Jean-Pierre Mocky (Mokiejewski) est né le 6 juillet 1929 à Nice et meurt le 8 août 20196 à Paris. C’est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur. Son œuvre compte plus de soixante longs métrages et quarante épisodes de série pour la télévision. Il débute en tant qu’acteur au cinéma et au théâtre. Il joue notamment dans « Les Casse-pieds » (1948) de Jean Dréville, « Orphé »e (1950) de Jean Cocteau ou « Le Gorille vous salue bien » (1957) de Bernard Borderie. Mais c’est surtout en Italie qu’il devient célèbre, notamment grâce à son rôle dans « Les Vaincus » de Michelangelo Antonioni. Son père est un Juif polonais venu de l’Oblast du Terek, en Tchéchénie et sa mère une polonaise de confession catholique. Ses parents s’étaient installés à Nice en 1922.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, en 1939, la famille Mokiejewski, qui vit grâce à la fortune polonaise de sa mère, doit vendre sa villa du mont Boron à Nice ; elle s’installe à Grasse. Jean-Pierre Mocky raconte qu’en 1942, pendant l’occupation allemande, son père cherche à le protéger des persécutions contre les Juifs et souhaite l’envoyer chez son oncle, en Algérie. Mocky est trop jeune pour prendre le bateau seul. Pour le vieillir, son père aurait alors fait avancer sa date de naissance. Il renonce finalement à ce voyage et envoie simplement son fils à la ferme. La même année, Mocky fait une première apparition au cinéma comme figurant dans « Les Visiteurs du soir » de Marcel Carné. Il fréquente le collège municipal de Grasse. L’été, il travaille comme plagiste à l’hôtel Carlton à Cannes. À l’époque, ses parents sont gardiens d’une propriété.
Dans un esprit libertaire, Mocky représente souvent la corruption des élites et du pouvoir. La bêtise humaine est aussi un thème récurrent chez Mocky. L’Église catholique est régulièrement l’objet de la satire de sa part. Le critique André Cornand souligne que Mocky montre souvent des femmes décomplexées par rapport à la sexualité et affichant nettement leur désir. Mocky cherche toujours à grossir le trait des personnages et des situations plutôt que de les rendre vraisemblables.