
João César Monteiro
João César Monteiro est né le 2 février 1939 à Figueira da Foz et mort le 3 février 2003, Lisbonne, c’est un cinéaste et critique de cinéma auteur d’une vingtaine de films iconoclastes, où se côtoient poésie, tragique et burlesque. Dans les années 1960, il écrit des articles sur le cinéma pour diverses revues portugaises. En 1968, il commence le tournage de son premier court-métrage, « Sophia de Mello Breyner Andresen », sur son amie la poétesse du même nom. Ce court métrage est suivi en 1970 de « Qui court après les souliers d’un mort meurt nu-pieds ». En 1972, il tourne « Fragment d’un film-aumône » puis en 1973 « Que ferais-je de cette épée ? », un documentaire qui relate une manifestation ouvrière contre l’OTAN et qu’il mêle avec des scènes du Nosferatu le vampire de Murnau.
Suivent des films ayant pour base des contes et fables traditionnels du folklore portugais, fables que Monteiro adapte bien sûr à sa sauce.
C’est avec « Souvenirs de la maison jaune », qui obtient le Lion d’argent à Venise en 1989, que l’œuvre de Monteiro prend un nouveau tournant et reçoit une reconnaissance médiatique. Dans ce film, Monteiro se met pour la première fois en scène et crée le personnage de Jean de Dieu.
Il projette d’adapter La Philosophie dans le boudoir de Sade, mais considère l’entreprise comme infaisable. Il se tourne alors vers l’œuvre de Robert Walser, dont il adapte Blanche-Neige. Devant les premiers rushes, il s’aperçoit que l’image amoindrit l’intensité du texte. Il décide donc de sortir un film sans images, ce qui provoque un certain scandale au Portugal, le film étant en partie produit par des fonds publics. Monteiro prend ainsi souvent possession d’œuvres ou de fragments d’œuvres d’autres artistes et en devient le coauteur en n’hésitant pas à détruire leur unité originelle pour les transformer en une œuvre dont l’expressivité se voit ainsi renouvelée. Cela engendre des lectures nouvelles pour les spectateurs, mais ce procédé est également propice à la controverse au sein d’une critique souvent mitigée.