Michel Cacoyannis

Michael Cacoyannis

Michel Cacoyannis est un réalisateur et metteur en scène né le 11 juin 1922 à Limassol, Chypre, et mort le 25 juillet 2011 à Athènes. Les origines chypriotes de Michel Cacoyannis n’ont pas, avant l’indépendance puis la partition, posé de problème quant à sa nationalité grecque. Fils de bonne famille, il étudie le droit à Londres et devient barrister en 1943. Il travaille pour la B.B.C (Service d’outre-mer) de 1941 à 1950. Il suit alors une formation d’acteur à la Central School of Dramatic Art et de metteur en scène à la Old Vic School. Il devient acteur en 1947, mais choisit de se concentrer sur la mise en scène de théâtre. Il se rend à Athènes en 1953, où il travaille pour le théâtre et le cinéma. Son premier film, « Le Réveil du dimanche », est salué par la critique comme un véritable « réveil » artistique au milieu d’une production grecque encore peu sûre techniquement. Son écriture filmique tranche alors. Cacoyannis fait alors partie d’une vague de nouveaux réalisateurs (avec principalement Níkos Koúndouros et Tákis Kanellópoulos un peu plus tard) modernisant le cinéma grec, préparant le Nouveau Cinéma grec. Si Cacoyannis s’oriente rapidement vers l’adaptation cinématographique des tragédies antiques, ses premiers films empruntent déjà la structure au théâtre antique : son héros ou héroïne affronte seule les forces insurmontables du destin, devant un chœur qui assiste au drame et le commente, mais sans intervenir. « Stella « (1955) en est l’archétype même. « La Fille en noir » (1956), plus réaliste et plus mélodramatique, s’imposa par ses images tandis que la photographie de Walter Lassaly sut rendre et maîtriser la violence de la lumière grecque, parallèle à la violence des émotions du film. Les trois films suivants : « Fin de crédit » (1957), « Notre dernier printemps » (1960) et « L’Épave » (1961), les deux derniers des adaptations de romans contemporains, furent des échecs artistiques et commerciaux, au point que la critique grecque finit par se demander si Cacoyannis n’avait pas été un simple feu de paille cinématographique. Cependant, hormis « Le jour où les poissons sont sortis de l’eau », intermède comique mineur dans l’œuvre du réalisateur, ses films suivants retrouvèrent l’ampleur de la tragédie antique, soit directement avec les adaptations à l’écran (parfois après une mise en scène au théâtre) de pièces d’Euripide (Électre en 1962 et Les Troyennes en 1971) ou indirectement, avec « Zorba le Grec » (1964), adaptation de Níkos Kazantzákis. « Électre » est même considéré comme un modèle où la forme cinématographique soutient et illustre le texte antique : les monologues explicatifs sont remplacés par des longs plans muets ; les discours du chœur sont partagés entre ses membres ; la violence est stylisée ou hors champ. Son « Iphigénie » (1977) fut moins bien reçu. Tout l’arrière plan mythologique de la pièce a disparu, le film est réduit à une critique trop contemporaine de la cupidité humaine. À la modernisation interprétative, imposant la lecture de Cacoyannis, vinrent s’ajouter une forme trop grandiloquente pour les spectateurs et les critiques : trop de couleurs, trop de figurants, trop de décors, au contraire des premières interprétations tout en sobriété. Ses derniers films (« Sweet Country » de 1986, « Sens dessus dessous » de 1993 et « La Cerisaie » de 1999) sont considérés comme des œuvres mineures dans sa filmographie. Obligé de quitter la Grèce pendant la dictature des colonels, Cacoyannis est obligé de tourner son adaptation cinématographique des Troyennes en Espagne. Il travaille à partir de sa mise en scène théâtrale montée huit ans plus tôt à New York. Il crée une fondation pour le théâtre et le cinéma, rue Piréos, en 2010, avec un théâtre de 330 places, un cinéma de 120 places, une salle polyvalente de 68 places, une salle d’exposition, deux bars, un restaurant et une boutique. Il a été cinq fois nommé aux Oscars : meilleur réalisateur, meilleure adaptation et meilleur film pour « Zorba le Grec » et meilleur film étranger pour « Électre « et « Iphigénie ». Il est inhumé dans la cour de la fondation qui porte son nom à Athènes.

STELLA

1955

vostfr

100'

Stella, chanteuse populaire de cabaret, électrise chaque soir le public du Paradis. Femme fatale, elle ne sacrifie rien à sa liberté, ni sa vie, ni ses amours. Aleko, jeune homme de bonne famille, se meurt d’amour pour elle, mais Stella lui préfère un joueur de football, le fougueux Milto…

SWEET COUNTRY

1986

vostfr

148'

À New York, Anna et Paul se retrouvent lors de la projection d’un documentaire sur le Chili. Les retrouvailles rappellent les années 1970 à Anna qu’elle vécut au Chili durant la dictature de Pinochet.

Zorba le Grec

1964

vostfr

142'

Basil, un jeune écrivain britannique, retourne en Crète pour prendre possession de l’héritage paternel. Il rencontre Zorba, un Grec exubérant qui insiste pour lui servir de guide. Les deux hommes sont différents en tous points : Zorba aime boire, rire, chanter et danser, il vit à sa guise alors que Basil en est empêché par son éducation. Zorba explique à Basil que la danse peut tout exprimer, la joie comme aussi le chagrin et la colère. Bien que différents, ils deviennent amis et s’associent pour exploiter une mine. Zorba entreprend de construire un téléphérique en montagne pour descendre les troncs d’arbres coupés afin d’étayer la mine qui s’effondre. Basil lui fait confiance ; c’est un échec car après trois troncs d’arbres descendus de plus en plus mal, les piliers en bois du téléphérique s’effondrent comme un château de cartes. Pour Zorba, « l’homme doit avoir un grain de folie, ou alors il n’ose jamais couper la corde et être libre » et il choisit de s’en moquer. Il rit et court danser sur la plage. Vaincu et conquis, Basil lui demande alors de lui apprendre à danser le sirtaki.

Le Jour où les poissons sont sortis de l’eau

1967

vostfr

109'

Le film dont l’action se déroule en 1972, est inspiré de l’accident nucléaire de Palomares où 2 avions de l’OTAN se sont percutés en vol, laissant tomber 4 bombes thermonucléaires sur la côte sud de l’Espagne en 1966. Dans une courte séquence, des danseurs de flamenco expliquent pourquoi le film se déroule en Grèce plutôt qu’en Espagne. La vie sur l’île de Karos est changée à jamais quand des bombes atomiques y sont perdues par un avion de l’OTAN.