
John Carpenter
John Carpenter est un réalisateur, scénariste, producteur et compositeur américain né le 16 janvier 1948 à Carthage, dans l’État de New York. Dès l’âge de quatre ans, le jeune John découvre le cinéma grâce à sa mère qui l’emmène à la projection de « African Queen », un film d’aventure réalisé par John Huston. Intrigué par la technique de diffusion des images et par les procédés de tournage, Carpenter apprécie beaucoup cette première expérience, à tel point qu’il décide, dès lors, de passer son temps libre au cinéma. Visionnant deux à trois films chaque semaine. Carpenter assiste à toutes sortes de projection. Il se rend même aux « matinees », ces séances qui proposaient dans les années 1950 et 1960 deux films pour le prix d’un durant l’après-midi. Carpenter désigne rapidement les films d’horreur, de science-fiction et les westerns comme ses genres favoris. En 1956, la famille Carpenter déménage à Bowling Green, une petite ville conservatrice du Kentucky, où le père a décroché un poste de professeur de musique. Carpenter est choqué par le caractère conservateur de cette commune dont les habitants, très croyants et racistes, lui inspirent un profond sentiment d’incompréhension et d’isolement. Dans ce contexte, le cinéma constitue pour lui un moyen de s’évader et d’échapper à leurs agissements.Après le lycée, Carpenter suit pendant deux ans des cours à la Western Kentucky University. En 1968, alors âgé de vingt ans, il déménage à Los Angeles et s’inscrit à la prestigieuse Université de Californie du Sud (USC), section licence en production cinématographique. Il s’agit de l’une des écoles de cinéma les plus réputées des États-Unis. Carpenter y fait la rencontre de Nick Castle et de Dan O’Bannon. L’établissement entretient des liens très étroits avec Hollywood, si bien que certains cours sont assurés par des acteurs, des scénaristes ou des producteurs. L’université offre également aux élèves l’opportunité de rencontrer quelques-uns des plus grands réalisateurs de l’époque, comme Orson Welles, Howard Hawks, John Ford, Alfred Hitchcock, Roman Polanski ou Frank Capra. Pendant trois ans, Carpenter apprend l’ensemble des techniques relatives à la réalisation, de l’écriture de scénario jusqu’au montage en passant par la projection et le mixage. Il avoue avoir tiré de ses trois années d’études à l’USC un bénéfice énorme.
Cinéphile dès son plus jeune âge, John Carpenter voue une grande admiration aux films d’épouvante et à la littérature fantastique. Très influencé par le cinéma des années 1950, il estime que la mise en scène doit rester « invisible », étant uniquement au service de l’histoire qu’il a choisi de raconter. Ses films se caractérisent ainsi par des scénarios et une réalisation épurés, une musique minimaliste, la recherche constante d’une efficacité absolue de la narration, des montages limpides.
Formé à l’art de la série B, Carpenter a réalisé la majeure partie de ses longs-métrages dans le cocon du cinéma indépendant, tournant souvent avec des budgets très minces. Très vite, il s’est distingué en mettant en scène des films d’horreur, de science-fiction et des films fantastiques, y apportant un style très personnel, fondé notamment sur le minimalisme de son travail.
John Carpenter se définit comme un metteur en scène qui se fie à son instinct et à ses intuitions. Il s’identifie beaucoup au style d’Howard Hawks, qu’il considère comme son maître à penser. D’après lui, Hawks se reposait entièrement sur ses intuitions, au contraire d’Alfred Hitchcock qui avait pour habitude d’élaborer chaque plan de tournage à l’avance. Carpenter voit ainsi Hitchcock comme un réalisateur « glacial », dont les scènes de suspense sont dépourvues de surprise. Visuellement, les films de John Carpenter se caractérisent par un éclairage et une photographie minimalistes, des travellings lents et des caméras statiques. À partir d’Assaut, il a tourné tous ses longs-métrages en 2,35:1, soit le format le plus large disponible. John Carpenter est reconnu pour sa grande maîtrise technique, qui lui permet d’installer et de faire monter la tension chez le spectateur.