Delmer Daves est un scénariste, réalisateur, acteur et producteur américain, né le 24 juillet 1904 à San Francisco et mort le 17 août 1977 à La Jolla (Californie). Il s’orienta d’abord vers une carrière de juriste et entra à l’université de Stanford pour y suivre des études de droit, où il dirigea et joua plusieurs pièces de théâtre. Il obtint son diplôme et fut engagé dans un cabinet d’avocats, mais décida de tout abandonner pour se consacrer au cinéma, contre l’avis de son père. À la fin de l’année scolaire, il passa l’été seul dans le désert de l’Arizona, notamment à Monument Valley, en compagnie des indiens pueblos et apaches. Il parvint à décrocher, à son retour, un emploi d’accessoiriste auprès du réalisateur James Cruze, qui dirigeait « La Caravane vers l’Ouest » : il joua même dans le film, dessina une affiche et des caractères pour un insert. Il participa comme acteur, accessoiriste ou assistant à plusieurs autres films dans les années 1920, dont « The Night Flyer » et « Les Trois Coupables » (avec Pola Negri). Parrainé par James Cruze, il apparut comme figurant — souvent non crédité au générique — dans plusieurs de ses films, comme « L’Infidèle ». C’est aussi lui qui lui offrit son premier vrai rôle à l’écran, face à Joan Crawford dans « La Tournée du grand duc ». Il participa à quelques autres films en tant qu’acteur dans le cinéma muet et mit fin à cette courte carrière dramatique en 1930, juste après l’arrivée du cinéma parlant.Il devint scénariste et dialoguiste à Hollywood, travaillant notamment avec Frank Borzage, Ray Enright et Leo McCarey, pour lequel il signa les deux versions de « Elle et lui » (celle de 1939 et celle de 1957). Il passa à la réalisation au début des années 1940 avec « Destination Toky »o et fut l’auteur de quelques films de guerre comme « L’Orgueil des marines » ou « Horizons en flammes », et de polars tels « La Maison rouge » et « Les Passagers de la nuit ». Toutefois, ses plus grandes réussites furent des westerns « 3h10 pour Yuma », « L’Homme de nulle part », « La Dernière Caravane », « La Colline des potences » et il fut l’un des premiers, avec « La Flèche brisée » en 1950, à présenter les Indiens comme des êtres civilisés et non plus comme des sauvages. Homme de studios dévoué et fidèle, son œuvre n’en est pas moins personnelle. Delmer Daves parvint à imposer un style qui lui est propre, notamment dans sa manière de filmer la nature, grâce à ses mouvements de grue et à l’attention qu’il portait à la lumière.
Daves fut marié à l’actrice Mary Lawrence de 1938 jusqu’à sa mort le 17 août 1977. Elle fit une apparition, non créditée, dans « Horizons en flammes ». Ils eurent deux enfants, Michael (qui fut acteur et assistant réalisateur sur quelques films de son père, puis sur des téléfilms), et Deborah.
Outre le cinéma, Delmer Daves était passionné de photographie et de calligraphie (il dessinait parfois lui-même les enseignes que l’on voit dans ses westerns). Il possédait également une riche collection de minéraux (récupérés notamment pendant les tournages de ses films), qu’il légua à un musée peu avant sa mort, et une importante bibliothèque sur l’histoire de l’Ouest. La majorité de ses documents de travail (correspondances, scénarios, adaptations…) fut léguée aux Archives de Californie.