
Manoel de Olivera
Manoel de Olivera est né le 11 décembre 1908 à Porto et meurt le 2 avril 2015 dans la même ville. Il est issu d’une famille de la bourgeoisie industrielle de Porto. Il s’est intéressé au cinéma dès son plus jeune âge grâce à son père qui appréciait cet art et l’emmenait souvent voir les films de Charlie Chaplin et Max Linder. Il a étudié au Colégio Universal de Porto, puis dans un collège Jésuite en Galice. Jeune homme très sportif, il excelle en natation, athlétisme, et course automobile (il remporte un Grand Prix en 1937 sur le circuit d’Estoril, et termine second du Ve Rallye Internacional de Lisboa en 1951).
À l’âge de 19 ans, il fréquente l’école d’acteur de Reno Lupo et tourne comme acteur dans quelques films. À cette époque, Manoel de Oliveira possède déjà sa première caméra, offerte par son père en 1929, une caméra portative Kinamo, avec laquelle il commence à tourner son premier film et on voit déjà, chez Oliveira, une âme de poète réaliste. C’est avec son premier long métrage, « Aniki Bóbó » en 1942, contant le quotidien de quelques enfants des quartiers populaires de Porto et annonçant le néoréalisme italien, que Manoel de Oliveira parvient à se faire reconnaître. À la suite de la sortie de ce film, dans les années 1950, Manoel de Oliveira ressent le besoin de partir en Allemagne pour connaître de nouveaux horizons, mais aussi pour échapper à la vie au Portugal qui était très dure puisque le pays vivait sous la très rigide dictature salazariste.
En Allemagne, il étudie la couleur et les procédés techniques. À la suite de quoi, il reprend la caméra pour réaliser un nouvel essai sur Porto, « le Peintre et la Ville » en 1956. Conjuguant caméra subjective et « cinéma direct », représentation de la ville et reflets des tableaux d’Antonio Cruz, ce film instaure la naissance d’un nouveau courant dans le documentaire.
Il avait, dit-il, « des intentions cachées touchant la dictature ». Après ce film, le gouvernement portugais l’empêche à nouveau de tourner jusqu’en 1971, année où sort « Le Passé et le Présent », son troisième long métrage, une satire sur la société bourgeoise du Portugal.