
Jean Grémillon
Jean Grémillon, naît le 3 octobre 1901 à Bayeux dans le Calvados et meurt le 25 novembre 1959 à Paris, c’est un réalisateur et scénariste. Musicien, compositeur et auteur, Grémillon est réputé pour son œuvre singulière. Il reste l’un des réalisateurs les plus importants de l’histoire du cinéma français. Issu d’un milieu modeste de Basse-Normandie, à Cerisy-la-Forêt, le jeune Grémillon doit d’abord imposer à son père, employé aux Chemins de fer de l’Ouest, son désir de faire des études musicales. En 1920, il vient à Paris suivre les cours de la Schola Cantorum, notamment ceux de Vincent d’Indy. Il se lie à l’avant-garde musicale et théâtrale des années 1920, et découvre le cinéma comme violoniste de salle, en accompagnant des films muets. Il accepte des commandes de courts-métrages liés au monde du travail, puis réalise ses premiers courts-métrage personnels sur le thème maritime, avec « Tour au large » et « La croisière de l’Atalante ».
Il tourne son premier long-métrage dès la fin du muet, « Maldone », sous l’œil bienveillant de Charles Dullin, qui produit le film, tout en incarnant le premier rôle. Mais la version écourtée par le distributeur (sans accord de l’auteur) rencontre un succès médiocre. « Gardiens de phare », produit par Jacques Feyder en 1929, est un succès, ce qui l’amène à rencontrer le scénariste Charles Spaak, avec lequel il réalise « La Petite Lise ». Le film provoque leur renvoi immédiat de Pathé-Natan. La sortie du film est délibérément sabotée. En 1937, il co-réalise en Espagne « Sentinelle, alerte ! » avec Luis Buñuel, d’après une opérette de Carlos Arniches – film purement alimentaire pour lui. La même année, il fait tourner Jean Gabin dans « Gueule d’amour » et l’année d’après, Raimu dans « L’Étrange Monsieur Victor », deux films notables qui lui assurent la consécration artistique et populaire. En 1939, il réalise « Remorques », avec Jean Gabin, Michèle Morgan et Madeleine Renaud, et pendant l’Occupation, il tourne « Lumière d’été » avec Madeleine Robinson et Pierre Brasseur, et « Le ciel est à vous », avec Madeleine Renaud et Charles Vanel, souvent considéré comme l’un de ses chefs d’oeuvre. En 1944, il adhère au Parti communiste français. En 1945, parti à la recherche de sa famille en Normandie, il y tourne « le premier sur les ruines du Débarquement : Le 6 juin à l’aube ». Il se lance dans plusieurs projets de films historiques à visées révolutionnaires, notamment sur la Commune de Paris, la guerre d’Espagne, mais aucun ne voit le jour, en raison de l’abandon des projets par les producteurs – notamment le Ministère de la Culture commanditaire. Il est élu président du Syndicat national des techniciens de la production cinématographique et de télévision le 9 avril 1946, fonction qu’il occupe jusqu’au 24 mars 1948. À ce titre il joue un rôle principal lors de l’action menée pour l’institution du Fonds de soutien automatique à la production cinématographique, après la signature des accords Blum-Byrnes en 1946. Après quatre ans passés sans tourner, il réalise « Pattes blanches » sur un scénario de Jean Anouilh, qui déroute la critique et le public, puis « L’Étrange Madame X » et « L’Amour d’une femme », avec Micheline Presle, autre chef d’oeuvre méconnu, féministe et trop en avance sur son temps, où il traite du déchirement d’une femme médecin entre sa vocation et son amour. Ne parvenant plus à trouver de financement, il crée avec son épouse Christiane et des amis une petite société de production, Les Films du Dauphin, qui lui rend son indépendance pour tourner des courts-métrages sur l’acte de création : Basse-Lisse, André Masson, etc… Atteint d’un cancer, Jean Grémillon meurt prématurément à 58 ans, le même jour que Gérard Philipe avec lequel il militait et avait un important projet de tournage.