
Teruo Ishii
Teruo Ishii est né le 1er janvier 1924 et meurt le 12 août 2005. C’est un réalisateur surtout connu en Occident pour ses premiers films : la série des Super Giant et les ero guro (grotesque érotique), subdivision des pinku eiga, tels que « Femmes criminelles » (1968). Il a également réalisé « Abashiri Prison » (1965) qui a permis à Ken Takakura de devenir un acteur célèbre et unanimement apprécié au Japon. Surnommé « The King of Cult » au Japon, Ishii a eu une carrière plus prolifique et plus éclectique que celle que nous lui connaissons habituellement en Occident. Il apprécie très tôt le cinéma si bien que ses parents l’emmènent voir les films étrangers et en particulier, les films français. Ishii commence sa carrière en 1942 à la Tōhō en tant qu’assistant réalisateur. Celle-ci est interrompue par la Seconde Guerre mondiale lorsqu’il est envoyé survoler la Mandchourie pour prendre des photographies aériennes des effets de bombardements. Ishii rejoint les nouveaux studios Shintōhō au mois de mars 1947. Le réalisateur se souvient de cette période comme étant « Sans doute la période la plus heureuse de sa vie professionnelle ». Il travaille comme assistant réalisateur avec Mikio Naruse qu’il considèrera comme son précepteur pendant le restant de sa carrière. Il travaille également avec Hiroshi Shimizu et apprend le métier de scénariste avec Shin’ichi Sekizawa, mieux connu en Occident par la série des films intitulés « Godzilla ». Ishii fait ses premiers pas de réalisateur en 1957 avec « King of the Ring », un film sur la boxe.
Il lui échoit ensuite de réaliser six épisodes de « L’Invincible Spaceman », une série de science-fiction destinée principalement aux enfants. Cette série de neuf épisodes a été, par la suite, réduite à quatre sous le nom de « Starman » pour les besoins pour la télévision américaine. De 1958 à 1961 Ishii réalise quatre films noirs de la série intitulée « Line ». Pour le dernier film de cette série, « Sexy Line », Ishii promène sa caméra dans les rues d’Asakusa et de Ginza afin de filmer sur le vif. Ce film a été qualifié de « perspicace, intelligent et contagieux » et de « merveilleux cliché du monde souterrain de Tokyo habité par des prostituées, des malfrats et des « flics ». Le tout est filmé dans un style véridique. ». Les studios Shintōhō font faillite en 1961 obligeant Ishii à chercher du travail auprès d’une autre firme. C’est ainsi qu’il rejoint la Tōei pour lequel il réalise « Flower and Storm and Gang » (1961). « Abashiri Prison », son film de 1965, conforte la position de l’acteur Takakura dans la célébrité et offre au réalisateur son plus retentissant succès des années 1960. Ishii réalisera par la suite 10 des 18 films que comporte cette série. Méconnu hors des frontières du Japon durant une bonne partie de sa carrière, l’œuvre d’Ishii a été découverte et appréciée en Occident. Ishii a honoré de sa présence des festivals consacrés à ses films que ce soit au Festival du Film d’Extrême Orient d’Udine en Italie ou à L’Étrange Festival en France. Au cours de ses dernières années, Ishii a souvent parlé d’un projet qui lui tenait à cœur et qu’il appelait « Il était une fois au Japon ». Le sujet en était l’épopée d’un gangster avec l’acteur Ken Takakura. Isshii meurt à l’âge de 81 ans, sans que son projet aboutisse. Tout au long de sa carrière, ses réalisations d’une grande variété de thèmes incluent les arts martiaux, la science-fiction, les films d’horreur et d’épouvante, les films érotiques et les films noirs. Ses 83 films sont un résumé de la tendance cinématographique en vogue au Japon pendant la deuxième partie du 20e siècle.