
Ilya Khrzhanovskiy
Ilya Khrzhanovskiy naît le 11 août 1975 à Moscou. Il est le fils d’Andreï Khrjanovski (1939-), réalisateur, producteur et scénariste russe de films d’animation, et le petit-fils de l’acteur Iouri Khrjanovski (1905-1987). Il étudie à Moscou, puis un an à Bonn (1992-1993), revient en Russie, à l’Institut national de la cinématographie S. A. Guerassimov (VGIK), dont il est diplômé en 1998. De 1998 à 2002, il travaille dans le cinéma publicitaire. Il produit également un projet de série télévisée (TNT), La Liste des amoureux de la Fédération de Russie, qui lui ouvre la porte du Festival international du film de Berlin (Berlinale), et rapidement des festivals, russes et autres. En 2005, il fonde sa propre maison de production, Phenomen Film1. Il produit, entre autres, Soldat de papier (Bumažnyj Soldat)), d’Alexeï Guerman Jr (1976-), qui reçoit un Lion d’argent à la Mostra de Venise 2008 et quelques autres récompenses professionnelles. Phenomen Films essaime ensuite en Allemagne (2011) et en Angleterre (2011).
DAU
Ces films ont été présentés au Festival international du film de Berlin et à Paris. « Le premier projet cinématographique sur l’isolement, filmé en isolement, pour les personnes en isolement », voilà comment Khrzhanovskiy décrit le projet.
Pour le réalisateur, ce projet a nécessité plus de 10 ans de travail. L’univers de DAU compte plus de 700 heures de tournage. Initialement prévu comme un long métrage, DAU a commencé à être tourné en avril 2007 et s’est rapidement transformé en un projet unique, épique, multidisciplinaire et en constante évolution. Le projet combine le cinéma, la science, la performance, la spiritualité, l’expérimentation sociale et artistique, la littérature et l’architecture. Le rôle de Dau lui-même a été joué par l’éminent musicien Teodor Currentzis.
Plusieurs centaines de personnes ont quitté leur vie quotidienne pour remonter le temps jusqu’à l’Union soviétique, s’installant à l’Institut dans un univers spatialement et temporellement parallèle. Il s’agissait d’une simulation historique méticuleuse où tout, des uniformes aux appareils de cuisine, en passant par la nourriture, l’argent et le vocabulaire, correspondait aux objets et aux habitudes de l’époque. L’Institut avait son propre journal (avec des bulletins quotidiens informant les participants des événements historiques de l’époque) et la monnaie utilisée était le rouble.
Les films (15 au total) composés à partir de ces séquences explorent le comportement humain dans les sphères personnelles, sociales et professionnelles sous un régime totalitaire, et examinent la liberté d’action dans un contexte d’absence totale de liberté. Ils abordent des sujets importants et majoritairement tabous de l’existence humaine.