Umberto Lenzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 6 août 1931 à Massa Marittima dans la province de Grosseto en Toscane et mort le 19 octobre 2017 à Rome. Il est diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia en 1956. À cette occasion, il réalise un court-métrage intitulé 3I ragazzi di Trastevere. Par la suite, Lenzi collabore à diverses revues cinématographiques comme Bianco e Nero, anime un ciné-club, avant de devenir assistant-réalisateur sur le film « La Terreur des mers ». Repéré par le producteur Fortunato Misiano, il réalisé son premier long-métrage en 1961, « Mary la rousse, femme pirate », un film de cape et d’épée. Il tourne ensuite un certain nombre de films d’aventures.
Les nouvelles tendances du cinéma populaire le portent à s’intéresser aux films d’espionnage, mais aussi aux films de guerre avec notamment « La Légion des damnés » et « Les Chiens verts du désert ». On lui doit également la réalisation de « Kriminal », un film adapté d’un célèbre fumetti italien. Par la suite, Lenzi se spécialise dans le giallo, le thriller italien qui à la fin des années 1960 et au début des années 1970 connait un fort engouement public. Il invente même un sous-genre, le giallo érotique italien, signant dans ce cadre trois films « Une folle envie d’aimer » en 1969, « Si douces, si perverses » la même année et « Paranoia » en 1970. Les trois films sont tous interprétés par l’ex-star hollywoodienne Carroll Baker. Le succès des gialli de Dario Argento au début des années 1970 l’amène à mettre en scène cinq films du genre. Entre-temps, Lenzi aura tourné le premier film « cannibale » en 1972 avec « Au pays de l’exorcisme » avec Ivan Rassimov. L’émergence du néo-polar italien, le « poliziottesco », avec notamment « Société anonyme anti-crime » en 1972, permet à Lenzi de trouver son terrain le plus fertile, devenant le cinéaste le plus prolifique de ce genre et signant aussi quelques œuvres majeures, appréciées aussi bien par le public que par la critique, comme « La Rançon de la Peur » en 1974. Dans ce dernier film, Lenzi, en collaboration avec le scénariste Dardano Sacchetti, invente le personnage de « Poubelle » (Er Monnezza en italien), sympathique et drolatique voleur qui s’exprime en patois romain et qu’interprète Tomas Milian. Lenzi contribue également au succès de Maurizio Merli, présence constante dans ses films policiers dans le rôle d’un commissaire. Jusqu’au début des années 1980, le réalisateur suivra la mode des films d’horreur, lancés aussi bien par Lucio Fulci que par Dario Argento. Parmi ces films, il convient de citer « L’Avion de l’apocalypse » en 1980, un film apprécié par Quentin Tarantino, dans lequel des hommes contaminés par des radiations se transforment en cannibales assassins quasi indestructibles inspiré du célèbre « Zombie » de George Romero. L’année suivante, à la suite du succès de Cannibal Holocaust en 1980 de Ruggero Deodato, il met en scène « La Secte des cannibales » et surtout « Cannibal Ferox » en 1981, un de ses films les plus connus. Le film eut néanmoins des problèmes avec la censure à cause de quelques scènes de violence réelle perpétrées sur des animaux. Dans une interview à la télévision romaine T9, Lenzi considère qu’il a fait ce film pour des raisons alimentaires et qu’il ne le porte pas en grande estime.
À la fin de la décennie, Lenzi revient sans grand succès au thriller horrifique avec des films comme « Fou à lier » en 1988 une production mineure tournée aux États-Unis. On lui doit également pendant cette période quelques autres films d’horreur comme « La Maison du cauchemar » en 1988, suite apocryphe de la série « Evil Dead » initiée par Sam Raimi… Toujours dans les années 1980, Lenzi se lance également dans d’autres genres, comme la comédie, « l’aventure fantastique » en 1983 inspiré par « La Guerre du feu » et le film de guerre « Cinq Salopards en Amazonie » en 1985, « Un ponte per l’inferno » en 1986 et « Tempi di guerra » en 1987, ces deux derniers tournés en Yougoslavie.
Les derniers films de la carrière de Lenzi sont destinés au cinéma d’exportation pour des marchés mineurs. Retiré du monde du cinéma en même temps que son épouse Olga Pehar, scénariste de quelques-uns de ses films, il a collaboré avec la revue italienne de cinéma Nocturno, dans laquelle il a tenu une rubrique. Il a créé la figure littéraire de Bruno Astolfi, un détective privé antifasciste qui enquête dans l’Italie des années 1940. Parmi les romans, sont sortis en italien « Delitti a Cinecittà » (2008), « Terrore ad Harlem » (2009), « Morte al Cinevillaggio » et « Il Clan dei Miserabili » (2014).