
Sergio Leone
Sergio Leone est né le 3 janvier 1929 à Rome et meurt le 30 avril 1989 dans la même ville, c’est un réalisateur et scénariste. Alors qu’il était apprécié par le public mais boudé par la critique et ses pairs de son vivant, son importance dans l’histoire du cinéma est par la suite reconnue. Leone réussit à s’imposer parmi les grands réalisateurs grâce à son style novateur, sa mise en scène et l’utilisation de la musique, composée par son collaborateur et ami Ennio Morricone. Sergio Leone est le fils de Vincenzo Leone dit Roberto Roberti, pionnier du cinéma italien réduit au chômage du fait de son opposition au fascisme, et de l’actrice Bice Waleran. Son père réalise le premier western italien, « La Vampire indienne » en 1913, dans lequel sa mère tient le rôle de l’Indienne. Par la suite, président des réalisateurs italiens, il réalise de nombreux films avec l’actrice Francesca Bertini et fait débuter l’acteur Lido Manetti. Sergio naît après 14 années de mariage du couple ; son parrain est le réalisateur italien Mario Camerini. Il fait ses études chez les Frères Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, où il est un élève moyen et où il se retrouve dans la même classe qu’Ennio Morricone. Mais les deux enfants ne sont pas très proches et se perdent de vue. Enfant, il connaît la Seconde Guerre mondiale à travers les fumetti, des bandes dessinées italiennes qu’il lit beaucoup. En 1941, son père lui fait jouer le rôle d’un enfant dans « La bocca sulla strada ».
Il finit ses études à 18 ans et commence sa carrière dans le cinéma comme assistant pour Carmine Gallone dans l’adaptation d’opéras (que Leone abhorre) : « Rigoletto, La forza del destino et La leggenda di Faust ». En 1948 il fait de la figuration et assiste le réalisateur Vittorio De Sica dans Le Voleur de bicyclette. Par la suite, il assiste des metteurs en scène italiens tels que Mario Bonnard, Mario Camerini ou – malgré son mauvais anglais – les Américains Robert Wise, Fred Zinnemann et même William Wyler pour Ben-Hur. Il commence réellement sa carrière de réalisateur en 1959 en mettant en scène le péplum « Les Derniers Jours de Pompéi » en remplacement de Mario Bonnard, tombé malade.
On pourrait résumer les westerns de Leone par la violence du scénario, la musique tonitruante et des acteurs venus de série B américaine. Le cinéma de Leone est facilement identifiable par le format de pellicule utilisé, le techniscope, la grande profondeur de champ (utilisation de focales courtes), les travellings arrière (d’un détail au plan d’ensemble), les gros plans extrêmes (scènes de duel), souvent sur les seuls yeux d’un personnage, en alternance avec de grandes vues d’ensemble. Le contraste qui en découle est l’un des responsables de l’impression d’ampleur qui résulte de la mise en scène de Leone. La dilatation du temps (la durée du récit est supérieure à celle de l’histoire) est un trait marquant du style moderne de Leone : de nombreuses scènes d’observation longues, tendues et sans dialogue entre duellistes, une violence hyperbolique, des effets dramatiques, l’amplification des détails réalistes et la raréfaction des éléments de l’espace et des individus autour du personnage central. On peut souligner le souci donné aux détails (minutie du costume, expressionnisme des gestes d’ailleurs raréfiés autour d’affrontements très brutaux, emploi d’espaces désertiques).
On ne peut pas parler de Leone sans évoquer la musique très présente (composée par Ennio Morricone), souvent indispensable, musique qui alterne avec des moments de silence où les bruitages sont exacerbés. Enfin, les femmes ont peu de place dans les films du réalisateur, à l’exception notable de Jill dans Il était une fois dans l’Ouest.