
Ken Loach
Ken Loach naît le 17 juin 19362 à Nuneaton, c’est un réalisateur britannique de cinéma et de télévision.
Il ouvre la voie, d’abord à la télévision, puis dans les salles, au renouveau des années 1980 et 1990 du cinéma britannique qui a notamment révélé Mike Leigh et Stephen Frears. Son style naturaliste s’axe sur une étude sans concession de la misère au Royaume-Uni, des tares socio-familiales et du ravage des politiques publiques. Il explore également les heures sombres de l’histoire outre-Manche. Son œuvre, très militante, laisse entrevoir son engagement à gauche dans les conflits sociaux et la lutte pour le droit des travailleurs ou des immigrés clandestins. Son radicalisme politique, ses sympathies marxistes et ses prises de position publiques ont souvent déclenché la polémique au Royaume-Uni. Loach se spécialise dans le réalisme social et aborde souvent dans ses films les situations difficiles au sein de la classe ouvrière britannique.
Marqué par le free cinema et par un cinéma documentaire britannique militant (John Grierson, Paul Rotha, Basil Wright et Humphrey Jennings), Loach se distingue, dans son inspiration, par sa manière de faire fusionner réalité quotidienne et récit ample dans lequel il adopte ostensiblement le parti de ses protagonistes. Sa capacité à créer un lien d’empathie immédiat du spectateur pour ses personnages est notable. Ses réalisations sont caractérisées par une vision particulière de la réalité dépeinte : il veille à ce que dans chaque secteur de sa mise en scène, les liens entre les acteurs soient naturels au point que certaines scènes semblent ne pas avoir été scénarisées. Plutôt que d’employer des acteurs méthodiques, il préfère le talent d’inconnus ou d’amateurs qui ont vécu l’expérience réelle de la vie des personnages qu’ils incarnent, de sorte que plusieurs acteurs professionnels désirant travailler avec lui, feignent d’être issus de la classe ouvrière comme c’est souvent le cas des héros de ses scénarios. Loach essaye de s’assurer que les acteurs expriment de façon aussi vraie que possible les sentiments de leurs personnages en filmant l’histoire dans l’ordre des séquences et, chose cruciale, en ne donnant aux comédiens la liste quotidienne des dialogues à tourner que quelques minutes avant le début des prises. Il est fréquent que dans une scène, seuls quelques acteurs sachent ce qui va se passer. Les autres expriment un choc, de la tristesse ou de la surprise car ils sont réellement déroutés ou frappés par des événements dont ils ignorent la finalité.