Chris Marker

Chris Marker

Chris Marker est un réalisateur, écrivain, illustrateur, traducteur, photographe, éditeur, philosophe, essayiste, critique, poète et producteur français, né le 29 juillet 1921 à Neuilly-sur-Seine et mort le 29 juillet 2012 à Paris. Il est d’un inspecteur des agences de la région parisienne du Crédit Lyonnais. Pour l’essentiel de son travail , ce sont des documentaires, définis dès le départ comme des essais cinématographiques. Cependant, son œuvre d’ensemble ne se limite pas aux films qu’il a signés. En effet il collabore activement avec d’autres réalisateurs, écrivains, acteurs, artistes ou simples ouvriers : Costa-Gavras, Yves Montand, Alain Resnais, Paul Paviot, Yannick Bellon, Alexandre Medvedkine… Il soutient également les jeunes, notamment le collectif Kourtrajmé et Isild Le Besco, en qui il voit « une nouvelle nouvelle vague ». Tout au long de sa carrière, Chris Marker s’est attaché à observer les vicissitudes de l’histoire mondiale tout autant qu’individuelle, avec curiosité et discernement, avec poésie et émerveillement, avec ironie et souvent un regard amusé, parfois avec colère. Au centre de sa réflexion figurent la mémoire, le souvenir, la nostalgie du temps passé réinventé mais à jamais disparu. Contrairement à la légende inspirée par Marker lui-même (dans Immemory entre autres), il ne réside pas pendant deux ans à Cuba avec son oncle. Enfant, Christian vit uniquement à quelques dizaines de mètres du lycée Pasteur (Neuilly-sur-Seine), où il étudie dans les années 1930. Bien qu’élève dans la section philosophie, et encore une fois contrairement à la légende (inspirée cette fois par les biographes), il ne suit pas les cours de Jean-Paul Sartre, alors tout jeune agrégé en philosophie, qui est responsable de l’autre classe de philosophie et qui quitte très rapidement l’institution. Alors élève de terminale, Christian crée en 1938 avec Serge Dumartin et Bernard Pingaud le journal du lycée (intitulé Le Trait d’union) en tant qu’éditeur sous le pseudonyme de Marc Dornier. Il commence sa licence de philosophie lorsque la guerre éclate, puis rejoint son père à Vichy (en zone libre, après que Paris soit passée sous l’Occupation des nazis). Croyant pouvoir offrir une vision positive aux jeunes, Christian Bouche-Villeneuve crée, à l’été 1941, La Revue française : Cahiers de la Table ronde, sous le même pseudonyme de Marc Dornier, en compagnie de son ami de lycée Bernard Pingaud. Cette revue littéraire à tendance pétainiste, suivant les idées de la « Révolution nationale », se veut destinée aux jeunes Français alors en perte de repères et à l’avenir des plus obscurs. Cette publication s’achève très rapidement : la revue ne connaît que deux numéros, le troisième étant abandonné avant même l’impression. C’est définitivement déçu par la politique du Maréchal Pétain, alors que les Américains de leur côté entrent en guerre en décembre 1941, que Marker quitte Vichy et se rend en Suisse. Il rejoint alors la Résistance et se retrouve, à la Libération, dans l’armée américaine.
Les premières années de la vie de Christian Bouche-Villeneuve, devenu depuis Chris Marker, sont obscures, et Marker lui-même a contribué à la confusion en transmettant délibérément des informations erronées aux journalistes. Par exemple, certaines sources affirment qu’il est né à Belleville, d’autres à Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie, ou à Pékin, d’autres encore suggèrent qu’il a peut-être combattu comme pilote d’avion et parachutiste…

La Jetée

1962

fr

28'

À la suite de la Troisième Guerre mondiale qui a détruit Paris, des survivants s’installent dans les souterrains de Chaillot. Pour sauver cette humanité condamnée, on décide de projeter dans le temps des émissaires qui appelleraient le passé et l’avenir au secours du présent. Un homme, envoyé dans le passé, y rencontre une femme et découvre avec elle le bonheur d’instants partagés. Devant le succès de ces expériences, on tente alors de l’acheminer dans le futur.

Le fond de l’air est rouge

1977

fr

240'

Documentaire composé de deux parties, « les Mains fragiles » et « les Mains coupées » sur Mai 68 et ses suites.

Sans soleil

1982

fr

104'

Le film est construit autour du discours d’un cameraman fictif, Sandor Krasna, rédacteur de lettres lues tout au long du film par Florence Delay. Dans ses écrits, il va traiter successivement du temps, de la mémoire, de la fragilité humaine face aux séismes du Japon ou encore face à la famine, menace constante au Cap-Vert ou en Guinée-Bissau. Le cinéaste voyage alors aux « deux pôles extrêmes de la survie » tel qu’il le dit lui-même.