Jean-Pierre Melville

Jean-Pierre Melville

Jean-Pierre Melville est un réalisateur et scénariste, né le 20 octobre 1917 dans le 9e arrondissement de Paris et mort le 2 août 1973 dans le 13e arrondissement de Paris. Il Naît sous le nom de Jean-Pierre Grumbach, de Jules et Berthe Grumbach, famille juive alsacienne installée à Paris. En vacances à Belfort, Jean-Pierre est tout petit garçon quand il découvre le cinéma dans une brasserie de la ville, La Grande Taverne1. En 1923, alors qu’il a 6 ans, ses parents lui offrent une caméra Pathé-Baby. Il commence à réaliser ses premiers films en filmant ses proches : ses parents, sa sœur Janine et son grand frère Jacques. Il est par ailleurs le cousin de Michel Drach et de Nicole Stéphane, qui ont tous deux débuté avec lui. Au lycée Condorcet, puis au lycée Michelet, il est un élève remuant et dissipé. En 1933, à l’âge de 15 ans, il décide de devenir cinéaste après avoir assisté à la projection du film épique de Frank Lloyd : « Cavalcade ». Il se vanta d’avoir revu le film une centaine de fois. C’est là que naît sa passion du cinéma américain, qui l’influencera de manière capitale. Durant la Seconde Guerre mondiale, il part rejoindre la France libre à Londres en 1942. C’est alors qu’il prend le pseudonyme de « Melville », en hommage à l’auteur de Moby-Dick, Herman Melville. Revenu en France, dans la région de Castres, il fait partie de la Résistance, puis participe au débarquement en Provence. Après la guerre, il demande une carte d’assistant metteur en scène qui lui est refusée5. C’est en livrant assaut lors de la bataille de Monte Cassino qu’il se serait promis de monter ses propres studios s’il en réchappait. Il devient son propre producteur et tourne un court métrage, « Vingt-quatre heures de la vie d’un clown ». En 1947, il économise, achète de la pellicule au marché noir car, refusant d’adhérer au syndicat des réalisateurs, il ne pouvait obtenir de « bonnes pellicules » et réalise dans des conditions très précaires, son premier long métrage : « Le Silence de la mer », sans l’autorisation de l’auteur, Vercors. Ses méthodes de tournage sont avant l’heure celles de la Nouvelle Vague, ce qui lui vaudra l’appellation de « père » du mouvement, qu’il récusera plus tard. En 1947, il a créé ses propres studios, les studios Jenner, dans le 13e à Paris au 25 bis, rue Jenner, réinventant l’usage d’un entrepôt au-dessus duquel il vécut de 1953 à 1967, descendant même nuitamment préparer les plans du lendemain. Il y produit ses films jusqu’au 29 juin 1967, lorsqu’un incendie détruit les studios alors qu’il tourne « Le Samouraï » (1967). Obsessionnel, il persiste à rester dans ses studios, où il monte « L’Armée des ombres » (1969). En 1961, il avait travaillé avec Michel Mardore pour le producteur Georges de Beauregard à un projet intitulé « Les Don Juans » (avec Jean-Paul Belmondo et Anthony Perkins), qu’il avait abandonné au profit du « Doulos » (1962). Après l’incendie de ses studios, il achète une maison à Tilly, dans les Yvelines. Située en bordure des champs, elle lui permet de retrouver la solitude et les grands espaces dont il était friand.
Capable de se montrer aussi bien jovial que glacial, Jean-Pierre Melville se disputait souvent avec son entourage. Il s’est fâché avec un très grand nombre de ses collaborateurs. Pendant plusieurs années, Melville siégea à la Commission de classification des œuvres cinématographiques et pourchassa toute manifestation de la pornographie au cinéma. Il était avant tout un homme nostalgique, se définissant lui-même comme un « passéiste », tentant aussi de réinventer à l’écran les plus forts instants de sa vie privée, sans pour autant jamais faire du réalisme. En 1970, il réalise « Le Cercle rouge » qui reste son plus grand succès. Le film réunit 4 300 000 spectateurs, et est le cinquième film de l’année au box-office français. La critique dans son ensemble reconnaît un grand film. Parfois tenaillé de tendances maniaco-dépressives, il fit ainsi construire une cabane en bois sur le plateau de son dernier film, « Un flic » en 1971 et n’en sortait que pour diriger ses acteurs ou régler ses éclairages. Melville demanda aussi à Florence Moncorgé-Gabin, scripte sur le film, de porter une perruque, car il n’aimait pas la couleur d’origine de ses cheveux. Est melvillien ce qui se conte dans la nuit, dans le bleu de la nuit, entre hommes de loi et hommes de désordre, à coups de regards et de gestes, de trahisons et d’amitiés données sans paroles, dans un luxe glacé qui n’exclut pas la tendresse, ou dans un anonymat grisâtre qui ne rejette pas la poésie. »

Vingt-quatre heures de la vie d’un clown

1946

fr

22'

documentaire

Une journée dans la vie de Beby le clown. Filmée entre les spectacles du cirque Medrano, à la maison et dans les rues de Paris, avec son fidèle partenaire et ami le clown Maïss.

Le Silence de la mer

1947

fr

97'

Au cours de la seconde Guerre mondiale, un officier allemand est logé dans la maison d’un vieil homme et de sa nièce. Amoureux de la culture et de la langue française, qu’il parle parfaitement, l’officier rejoint chaque soir ses hôtes avec qui il tente de partager sa passion. Mais ils lui opposent un inébranlable silence.

Les Enfants terribles

1950

fr

105'

Depuis la mort de leur mère, Elisabeth et son frère Paul vivent en milieu clos dans une chambre fermée d’un grand appartement parisien. Agathe et Gérard, deux amis, sont les seuls autres personnages à être admis dans ce sanctuaire pour y vivre.

Quand tu liras cette lettre

1953

fr

104'

Max Trivet est à la fois mécanicien, boxeur, voleur et gigolo. Cependant, lorsque son rendez-vous avec une jeune vendeuse aboutit au viol de celle-ci, sa soeur, Thérèse, une ancienne nonne, cherche à la venger. Malheureusement, Thérèse tombe sous le charme de Max.

Bob le flambeur

1955

fr

98'

Bob le flambeur, un gangster à la retraite, passe son temps à jouer dans les bars. Un matin, sur le chemin du retour, il remarque une jeune fille qui discute avec le commissaire Ledru et finit par monter dans la voiture du policier. Le soir, au bar d’Yvonne, il la revoit.

Deux hommes dans Manhattan

1959

fr

84'

New-York, le délégué français de l’ONU, Fèvre-Berthier, héros de la Résistance, a disparu. Deux journalistes français se lancent à sa recherche sur les traces de ses maîtresses. Ils le retrouvent, mort, chez l’une d’elles, Miss Nelson. L’un, journaliste à l’AFP, sur ordre de son patron, veut étouffer le scandale. L’autre veut faire de l’argent en vendant des photos à la presse à scandale.

Léon Morin, prêtre

1961

fr

115'

Barny, jeune veuve d’un juif tué en 1940, s’est repliée dans une petite ville des Alpes avec sa fille, France. Elle travaille dans un institut de cours par correspondance. Athée, ancienne militante communiste, elle n’en fait pas moins baptiser sa fille. Plus tard, elle fait la connaissance d’un prêtre.

Le Doulos

1962

fr

108'

Faugel est un homme brisé. Pour se venger de l’assassinat de sa femme, il abat Gilbert Varnove, un receleur de bijoux qui l’héberge depuis sa sortie de prison. Puis il prépare avec son ami Rémy un cambriolage dans une villa de Neuilly et fait appel à Silien pour le matériel nécessaire au perçage du coffre-fort. Mais ce dernier passe pour un indicateur : on l’appelle le doulos. La police survient pendant le casse.

L’Aîné des Ferchaux

1963

fr

102'

Un jeune boxeur quitte sa carrière pour travailler comme garde du corps pour un homme de soixante-dix ans à l’exile.

Le Deuxième Souffle

1966

fr

150'

Gustave Menda, dit Gu, s’évade de la prison de Castres. Homme vieilli et fatigué, il a maintenant envie de se reposer. Hélas, lorsqu’il rejoint son amie Manouche, à Paris, il est impliqué dans un règlement de comptes, qui oppose Jacques le Notaire, propriétaire du bar, au gangster marseillais Jeannot Franchi, associé des Ricci. C’est ainsi que le commissaire Blot retrouve la trace de Gu, qui se planque, aidé par Manouche et son copain Alban.

Le Samouraï

1967

fr

105'

Jeff Costello, un tueur à gages, est engagé pour exécuter le patron d’une boîte de nuit. Alors qu’il remplit son contrat, Valérie, la pianiste de l’établissement, le surprend. Malgré l’alibi qu’il s’est forgé avec la complicité de Jeanne, sa maîtresse, Jeff est suspecté par le commissaire.

L’Armée des ombres

1969

fr

135'

En octobre 1942, Philippe Gerbier est interné dans un camp français puis transféré au quartier général de la Gestapo de l’hôtel Majestic à Paris. Il s’en évade en tuant une sentinelle. À Marseille, il est chargé avec Félix et Le Bison d’exécuter Doinot, qui les a trahis.

Le Cercle rouge

1970

fr

140'

Lorsque Corey est libéré de prison, il décide de ne jamais revenir. Cependant, il est rapidement renvoyé dans le monde du crime après une rencontre fortuite avec Vogel, un meurtrier en fuite. Avec l’ancien policier alcoolique Jansen, ils complotent un vol de bijoux complexe.