Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, traducteur, dramaturge, artiste visuel, acteur, scénariste et réalisateur italien, né le 5 mars 1922 à Bologne, et assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, sur la plage d’Ostie, près de Rome.
Son œuvre artistique et intellectuelle, éclectique et politiquement engagée, a marqué la critique. Connu notamment pour son engagement marxiste, mais se situant toujours en dehors des institutions et des partis, il observe en profondeur les transformations de la société italienne de l’après-guerre, et ce, jusqu’à sa mort en 1975. Son œuvre suscite parfois des procès en « obscénité » et provoque des polémiques par la radicalité des idées qu’il y exprime. Il se montre très critique, en effet, envers la bourgeoisie et la société consumériste italiennes alors émergentes, et prend aussi très tôt ses distances avec l’esprit contestataire des étudiants en 1968.
Deuxième enfant d’un militaire dans l’infanterie, et d’une institutrice originaire de Casarsa della Delizia.
Son premier travail dans le domaine du cinéma concerne l’écriture (en mars 1954), avec son ami Giorgio Bassani, du scénario de « La Fille du fleuve », mis en image par Mario Soldati. La meglio gioventù, son livre de poésie en frioulan, est publié en juin de la même année, il gagne le prix Carducci à égalité avec Paolo Volponi. Vittorio Sereni lui propose de publier un recueil de poésie pour la série de livres de la maison d’édition La Meridiana dont il est l’éditeur avec Sergio Solmi. Ce recueil sort en janvier 1955 sous le titre « Il canto popolare », qui est ensuite mêlé à son œuvre « Le ceneri di Gramsci ». Le 13 avril 1955, Pasolini envoie le manuscrit complet de Les Ragazzi à la maison d’édition Garzanti. Le roman sort la même année, mais le thème choisi, celui de la prostitution masculine, lui vaut des accusations d’obscénité. Néanmoins, le roman est un grand succès auprès du public, lui valant le prix Colombi-Gudotti décerné par un jury présidé par Giuseppe de Robertis, à Parme. Entre-temps, la magistrature de Milan reçoit une plainte contre le livre, pour « caractère pornographique ».
Le 28 octobre 1955, son vieil ami, Francesco Leonetti, lui écrit en lui disant qu’il est temps de créer une nouvelle revue. Il annonce ce que sera peu après Officina, magazine dans la mouvance du précédent Eredi. Le projet du magazine, lancé par Leonetti et Roberto Roversi, est formulé cette année-là au cours de plusieurs rendez-vous que Pasolini ne rate jamais.
En cette même année 1955 sort son anthologie de la poésie populaire, Canzoniere italiano, avec une dédicace à son frère cadet. En juillet, Pasolini se rend à Ortisei, avec Giorgio Bassani, pour travailler sur le scénario d’un film réalisé par Luis Trenker. C’est la période où commencent à se développer d’autres passions que sont le cinéma et la littérature. En 1960, Pasolini commence à écrire les premiers brouillons du livre d’essais « Passione e ideologia », arrange les vers de « La religione del mio tempo », et surtout, se consacre à son amour pour le cinéma en écrivant les scénarios de « Ça s’est passé à Rome » de Bolognini, « Il carro armato dell’8 settembre » de Gianni Puccini, « La lunga notte del ’43 » de Florestano Vancini et « Le Bel Antonio », du roman de Vitaliano Brancati. Il a en tête le projet d’écrire un film qui serait appelé « La commare secca », mais les événements de ce mois de juillet concernant la chute du gouvernement Tambroni lui font mettre ce projet de côté pour travailler sur « Accattone ». Son ami Bolognini lui trouve un producteur, Alfredo Bini, auquel Pier Paolo explique comment il veut que le film soit tourné : avec beaucoup de premiers plans, la prédominance des personnages sur les paysages et, surtout, une grande simplicité. Le protagoniste sera Franco Citti. Federico Fellini, pour lequel il avait écrit une scène de « La dolce vita », l’aide à tourner deux séquences du film. Le tournage d’ »Accattone » commence au mois d’avril et le film est présenté à la Mostra de Venise en septembre. Il n’est pas particulièrement apprécié par la critique italienne, mais reçoit des éloges à Paris, notamment de Marcel Carné et André Chamson…