Jean Renoir

Jean Renoir

Jean Renoir est né à Paris le 15 septembre 1894 et meurt le 12 février 1979 à Beverly Hills, c’est un réalisateur et scénariste dont les films ont profondément marqué les mutations du cinéma français entre 1930 et 1950, avant d’ouvrir la voie à la Nouvelle Vague. Sa mère est Aline Charigot, ancien modèle de son père, Auguste Renoir . En 1920, il s’installe comme céramiste à Cagnes. Sa production prend une dimension ouvertement politique, marquée par les idées du Front populaire. « La vie est à nous » est produit par le PCF, et La Marseillaise coproduit par la CGT, avec un original système de participation des spectateurs qui achètent leur place à l’avance. Ce film est un semi-échec commercial. Renoir, qui n’a jamais été membre du PCF, écrit régulièrement dans des périodiques de gauche, le quotidien Ce soir, la revue Regards et Ciné-Liberté. Avant la Seconde Guerre mondiale, Jean Renoir tente de promouvoir un message de paix avec « La Grande Illusion » (1937), montrant l’absurdité de la guerre. Il fait tourner dans ce film, en manière d’hommage, le cinéaste qu’il admire le plus, Erich von Stroheim, aux côtés de Jean Gabin et de Pierre Fresnay. Dans « La Bête humaine » (1938), il s’efforce de mettre en scène les enjeux sociaux de l’époque.
Dans son chef-d’œuvre, « La Règle du jeu » (1939), sorti en juillet 1939, Renoir prévoit l’effondrement des valeurs humanistes et brosse un tableau sans complaisance des mœurs de la société française. Mais à la veille de la Seconde Guerre mondiale, ce film sera son plus grand échec commercial. Renoir a raconté qu’à la première de son film, il a vu un homme qui essayait de mettre le feu à la salle avec un journal et des allumettes.
En janvier 1940, il part en Italie pour tourner « La Tosca », d’après la pièce de Victorien Sardou, avec Michel Simon. Sur les conseils de l’ambassadeur de France, en mai 1940, il quitte prématurément le tournage (une seule séquence est tournée par Renoir, le reste par son ami et scénariste Carl Koch) pour rentrer à Paris. En juillet, grâce au réalisateur Robert Flaherty, Renoir obtient un visa de travail pour les États-Unis. Il avait cependant initialement offert ses services à Vichy, le critique cinématographique Pascal Mérigeau notant : « Renoir ne s’est pas opposé au courant dominant, écrit Mérigeau, il l’a accompagné, s’exprimant et se comportant comme le pétainiste convaincu que probablement il n’était pas, au service de la seule cause qui lui importait, la sienne propre ».
Il quitte Marseille avec Dido en octobre 1940 pour Lisbonne et les États-Unis. Sur le bateau, il rencontre un passager notable, Antoine de Saint-Exupéry, avec lequel il travaillera sur une adaptation du roman de celui-ci, « Terre des hommes », qui n’aboutira pas.
Renoir arrive à Hollywood le 10 janvier 1941. Après de nombreuses et longues négociations, il signe enfin un contrat avec la Fox et dirige « L’Étang tragique » en 1941, écrit par Dudley Nichols, scénariste attitré de John Ford, film tronqué par les contraintes de la production qui exigea de nombreux plans tournés en studio. Néanmoins le film poursuit le cheminement de Renoir dans sa réflexion sociale, qui met en relief la différence, l’exclusion, puis la réhabilitation des personnages, incarnés ici par Anne Baxter et Walter Brennan. Le film est un échec commercial et Renoir doit défendre ses convictions pour poursuivre son œuvre (il tournera six films aux États-Unis).
Jean Renoir termine sa période américaine avec « La Femme sur la plage » en 1947, avec Robert Ryan et Joan Bennett, un film noir, amputé au montage, qui ne trouva pas son public. Daryl F. Zanuck déclare, après cet échec : « Renoir a beaucoup de talent, mais il n’est pas des nôtres ». Sans aucune amertume, Jean Renoir sera toujours profondément reconnaissant envers les États-Unis. Il prend d’ailleurs la double nationalité, comme son fils Alain Renoir, né en 1921 de son union avec Catherine Hessling.

Boudu sauvé des eaux

1932

fr

85'

Boudu, un clochard de Paris, se jette dans la Seine. Il est sauvé par Monsieur Lestingois, un libraire aux idées libérales, qui l’installe chez lui pour le réconcilier avec la vie et avec la société. Mais Boudu s’ennuie dans ce nid douillet et passe son temps à jeter le trouble dans la paix des ménages…

Partie de campagne

1936

fr

40'

Été 1860. Monsieur Dufour, un commerçant parisien, décide de passer une journée à la campagne accompagné de sa famille.

La Grande Illusion

1937

fr

114'

Première Guerre mondiale. Deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés. Ils sont finalement emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie, se liant même d’amitié avec Boeldieu. Mais les officiers français préparent une nouvelle évasion.

La Bête humaine

1938

fr

100'

Le mécanicien Jacques Lantier, accompagné du chauffeur Pecqueux, conduit sa locomotive, la Lison, entre Le Havre et Paris. Il s’éprend de Séverine, la jeune et jolie épouse de Roubaud, le sous-chef de gare du Havre. Celui-ci, pourtant très jaloux, laisse cette liaison se tisser sous ses yeux, persuadé que Lantier le soupçonne d’être le meurtrier du châtelain Grand-Morin.

La Règle du jeu

1939

fr

110'

Le marquis de la Chesnaye organise une partie de chasse sur son domaine de Sologne. Une pléiade d’invités arrive au château, dont André Jurieu, héros national depuis sa traversée de l’Atlantique en 23 heures. Un exploit réalisé pour les beaux yeux de la marquise Christine La Chesnaye, en vain.

L’Homme du sud

1945

vostfr

92'

Sam et Nona Tucker ne veulent plus être journaliers agricoles. Après la récolte d’automne, ils décident de cultiver leur propre champ de coton. Avec Daisy et Jot, leurs enfants, et la grand-mère, ils s’installent sur une terre concédée par leur patron, où toutes les désillusions les attendent…