
Fernando Solanas
Fernando Solanas est né le 16 février 1936 à Olivos, Buenos Aires et meurt le 6 novembre 2020 à Neuilly-sur-Seine, c’est un cinéaste et un homme politique argentin. Il a été primé dans les plus grands festivals européens (Grand Prix à Venise, Prix de la mise en scène à Cannes, Ours d’or d’honneur à Berlin) et a reçu deux Grand Coraux à La Havane. À la fin des années 1960, il est l’un des fondateurs et théoriciens du groupe argentin Cine Liberación, qui s’inscrit dans un mouvement à échelle continentale – celle de l’Amérique latine – appelant à un « troisième cinéma », qui ne soit pas une prolongation du cinéma européen ni hollywoodien. En 1968, il co-réalise clandestinement avec Octavio Getino le documentaire « L’Heure des brasiers », manifeste esthétique et politique du mouvement. Ce film majeur, anti-néocolonialiste, péroniste et activiste, est interdit jusqu’à la fin de la Dictature de la Révolution argentine en 1973. Il est aujourd’hui considéré comme un classique du documentaire.
Il laisse un témoignage de son exil à Paris pendant la dictature militaire (1976-1983) dans « Tangos, l’exil de Gardel » (1985), récompensé à Venise et aux César. Suivront deux drames remarqués, « Le Sud » en 1988 et « Le Voyage » en 1992, tous deux primés à Cannes. Il siège comme député du parti de centre-gauche Frepaso (Front pour un pays solidaire) entre 1993 et 1997. Il participe ensuite aux élections présidentielles argentines de 2007, à la tête du mouvement Proyecto Sur, contre Cristina Kirchner dont il critique « la politique économique libérale ». Il est sénateur de 2013 jusqu’à son décès en 2020. Notamment engagé pour la légalisation de l’avortement et pour la protection de l’environnement, il soutient le président Alberto Fernández, élu en 2018, qui le nomme représentant de l’Argentine auprès de l’Unesco. Dans les années 2000, Solanas réalise une série de documentaires sur la crise économique argentine, les échecs et les possibilités de son pays.