
Bertrand Tavernier
Bertrand Tavernier est né le 25 avril 1941 à Lyon et meurt le 25 mars 2021 à Sainte-Maxime, c’est un réalisateur, scénariste, producteur et écrivain français. De 1982 (année de sa création) à sa mort, il a également été président de l’Institut Lumière. Fils de l’écrivain et résistant lyonnais René Tavernier, il fut d’abord assistant-réalisateur, attaché de presse (notamment pour Stanley Kubrick) et critique avant de passer à la mise en scène avec « L’Horloger de Saint-Paul ». Le père de Bertrand Tavernier, René Tavernier, écrivain et fondateur de la revue Confluences, publia sous l’Occupation de grandes plumes comme Paul Éluard et Louis Aragon ; ce dernier vécut pendant la Seconde Guerre mondiale avec son épouse Elsa Triolet au premier étage du domicile des Tavernier. Selon Bertrand Tavernier, c’est pour sa mère, Geneviève Dumond , que fut écrit l’un des plus beaux poèmes d’Aragon, « Il n’y a pas d’amour heureux ». Plus tard, en 1965, en tant qu’attaché de presse pour Jean-Luc Godard, il invita Aragon à voir « Pierrot le fou »dont le poète fit l’éloge à travers un article devenu fameux, « Qu’est ce que l’art, Jean-Luc Godard » dans les Lettres françaises.
Ses parents quittent Lyon pour Paris en 1950. Ils envoient leur jeune fils trois ans en pension à l’école Saint-Martin-de-France dirigée par la congrégation des Oratoriens où il fait l’expérience du sadisme et de l’humiliation. Il découvre le cinéma dans un séjour au sanatorium pour soigner sa tuberculose, le premier film qui le marque est « Dernier Atout ». Après avoir réussi son baccalauréat à la seconde tentative, il entame des études de droit à la Sorbonne où il fonde avec des amis l’Étrave, revue d’étudiants sur le cinéma. Passionné de cinéma depuis l’âge de douze ans, il a notamment fréquenté la cinémathèque, fondé avec Yves Martin et Bernard Martinand en 1961 un ciné-club, le Nickel Odéon, pour promouvoir le cinéma de genre hollywoodien (westerns, films noirs, comédies musicales). Il commence à gagner sa vie en faisant des piges pour Télérama puis devient critique à Cinéma. Il fait ses débuts dans le cinéma comme assistant de Jean-Pierre Melville, expérience qu’il évoque dans le documentaire « Sous le nom de Melville » réalisé par Olivier Bohler.
Il est également attaché de presse à plein temps entre 1964 et 1974, notamment pour Stanley Kubrick sur « 2001 : l’Odyssée de l’espace », « Orange mécanique » et « Barry Lyndon ». Il a raconté lui avoir envoyé ce télégramme de démission : « En tant que cinéaste vous êtes un génie, mais dans le travail, vous êtes un crétin ».