Roger Vadim Plémiannikov, dit Roger Vadim, est né le 26 janvier 1928 et meurt le 11 février 2000 à Paris, c’est un réalisateur, scénariste, acteur, romancier et poète. Passionné de cinéma, de littérature, de musique, mais également connu pour ses multiples relations amoureuses, il a aussi écrit et réalisé des films mettant en scène certaines de ses compagnes, notamment Brigitte Bardot, Annette Stroyberg, Catherine Deneuve et Jane Fonda. Il est le fils d’Igor Nicolaïevitch Plémiannikov, natif de Kiev et d’une famille de la noblesse russe, que la tradition familiale rattache à Gengis Khan. Engagé dans l’armée Wrangel à quatorze ans pour combattre les bolcheviques, Igor est fait prisonnier et condamné à mort ; parvenant à s’enfuir la veille de son exécution, il rejoint sa famille réfugiée à Varsovie. Il arrive en France en octobre 1924 et devient étudiant à l’École nationale des langues orientales vivantes. Il est naturalisé français en 1928, puis nommé vice-consul de France en Égypte, où Roger Vadim passe sa petite enfance dans un univers romanesque, avant une période en Turquie. Sa mère, Marie-Antoinette Ardilouze, divorcée de M. Arnandel, que son père a rencontrée alors qu’elle était étudiante en russe, est d’origine languedocienne par son père et provençale par sa mère. Lors de la naissance de Vadim, ses parents n’étaient pas mariés, son père étant alors toujours dans les liens d’un premier mariage avec une Russe qu’il avait épousée à Brest Litovsk en 1924. Fin 1938, il a dix ans lorsque son père meurt à Morzine (Haute-Savoie) des suites du paludisme. En septembre 1939, sa mère qui devient directrice d’auberge de jeunesse, lui et sa sœur Hélène (Hélène Plemiannikov, qui deviendra monteuse de cinéma par la suite), s’installent en location dans une ferme du hameau des Folliets, dans la commune des Gets en Haute-Savoie, en provenance de Morzine. Aux Gets, il fait la rencontre d’Yves Robert, futur metteur en scène, qui devient son ami. La famille recherchée par la milice de Cluses retourne s’installer à Paris. En septembre 1940, Roger Vadim repart dans le Var pour suivre ses études secondaires. En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la famille s’installe dans le midi de la France à Mandelieu-la-Napoule, puis revient à Paris. Cependant, toute sa vie, il restera fidèle aux Gets où il tourne certains extérieurs de ses films « Les Liaisons dangereuses », « L’Amour fou » et « Hellé » et où il vécut avec Marie-Christine Barrault. En 1992, il y a acheté une ancienne ferme au Plan-Ferraz. En 1947, à 19 ans, il abandonne sa scolarité à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) et préfère la vie d’artiste peintre ou d’acteur à Paris. Il s’inscrit aux cours de comédie de l’acteur Charles Dullin. L’écrivain André Gide lui fait connaître le réalisateur Marc Allégret dont il devient l’assistant tout en étant journaliste et reporter-photographe à Paris Match jusqu’en 1956. En 1949, il remarque Brigitte Bardot, âgée alors de 15 ans, en couverture du magazine Elle, et demande à Marc Allégret de la faire auditionner pour un rôle. Le coup de foudre est immédiat et réciproque. Vadim s’ingénie à lancer sa jeune épouse, Brigitte Bardot dans le monde du cinéma. Il obtient pour elle une participation dans « Futures vedettes », réalisé par son mentor Marc Allégret (film dont il écrit l’adaptation et les dialogues), où la jeune fille trouble Jean Marais, et écrit deux scénarios qui contribuent grandement à imposer son image de fille sexy et sympathique : « Cette sacrée gamine », mis en scène par Michel Boisrond, et « En effeuillant la marguerite » d’Allégret.
En 1959, il tourne l’adaptation du roman de Choderlos de Laclos écrite par Roger Vailland, « Les Liaisons dangereuses » 1960 avec Gérard Philipe, Jeanne Moreau, Jean-Louis Trintignant, la participation amicale de Boris Vian, et Annette Strøyberg. Il a rencontré cette dernière lors du tournage des « Bijoutiers du clair de lune ». Le 7 décembre 1957 naît leur fille, Nathalie. Le couple se marie le 17 juin 1958. Espérant le même succès avec Annette Stroyberg dans « Les Liaisons dangereuses » 1960, qu’avec Bardot, il est déçu, la critique traditionnelle ne lui pardonne pas ce nouvel écart aux bonnes mœurs. Vadim et Annette divorcent en 1960 après avoir tourné ensemble « Et mourir de plaisir » d’après Sheridan Le Fanu, film de vampire au féminin qui bénéficie d’une distribution internationale. En 1961, il a 33 ans et rencontre Catherine Deneuve qui en a 17, sur le tournage du film « Les Parisiennes » de Marc Allégret, film dont il a écrit le sketch Sophie (Deneuve en partage la vedette avec Johnny Hallyday) ; la même année, Vadim écrit l’adaptation et les dialogues de « Et Satan conduit le bal » auquel participent Françoise Brion, Catherine Deneuve et Bernadette Lafont. Ils tombent amoureux en une soirée, et se mettent en ménage. Un fils, Christian Vadim, naît le 18 juin 1963 (vingt ans plus tard, son père lui donnera un des principaux rôles dans « Surprise Party »). En 1962, Vadim produit aussi le court métrage « Ça c’est la vie » avec Deneuve, Serge Marquand et Juliette Mayniel. Vadim offre à Deneuve son premier grand rôle sur le thème du marquis de Sade et du nazisme dans « Le Vice et la Vertu », en 1963, où elle est opposée à Annie Girardot. Le film, écrit par Roger Vailland, est boudé par le public et la critique. Pour son film suivant, « Château en Suède » d’après la pièce de Françoise Sagan, Vadim engage des stars étrangères : Curd Jürgens et Monica Vitti ; figurent également dans la distribution Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Trintignant et la débutante Françoise Hardy.
En 1964, à 36 ans, il rencontre l’actrice américaine Jane Fonda, âgée de 27 ans, sur le plateau de « La Ronde » d’après Arthur Schnitzler sur un scénario de Jean Anouilh, film qui réunit notamment Anna Karina, Helmut Berger, Jean Sorel et Françoise Dorléac. Ils se marient le 18 mai 1967 à Saint-Ouen-Marchefroy (Eure-et-Loir) et auront une fille, Vanessa. Le metteur en scène fait tourner sa nouvelle épouse dans « La Curée » en compagnie de Michel Piccoli, d’après Émile Zola avec des dialogues de Jean Cau. Le film est un échec et dans « Barbarella », science-fiction érotique d’après la bande dessinée de Jean-Claude Forest, qui réunit David Hemmings, Anita Pallenberg et Marcel Marceau. Ce film est le dernier succès de Vadim au cinéma. Entretemps, le cinéaste a également dirigé Fonda avec son frère Peter Fonda (et une quasi figurante : Anny Duperey) dans un sketch des « Histoires extraordinaires » inspirées d’Edgar Allan Poe et la notoriété de Vadim lui vaut ici de rivaliser avec Louis Malle et Federico Fellini. En Italie, Vadim apparaît comme interprète dans « Le Reflux » (1965) inspiré par Robert Louis Stevenson aux côtés de son copain Serge Marquand qu’il a dirigé dans huit films. Jane quitte Vadim pour s’engager dans une association contre la Guerre du Viêt Nam en retournant vivre aux États-Unis. Ils divorcent en 1972.
En 1972, à 44 ans, alors qu’il vient de réaliser « Si tu crois fillette » avec Rock Hudson et Angie Dickinson et d’apparaître dans « Ciao! Manhattan » aux côtés d’Edie Sedgwick, il rencontre Catherine Schneider, fille de Charles Schneider et de Lilian Constantini, héritière de l’empire sidérurgique Schneider, avec qui il a un fils Vania. Ils se marient en 1975, mais divorcent deux ans plus tard en 1977. Entretemps, Vadim a signé « Une femme fidèle » dont le scénario est inspiré de Choderlos de Laclos, avec en vedettes Sylvia Kristel, Nathalie Delon et le Britannique Jon Finch. Après ce quatrième divorce, Vadim débute à la télévision avec « Bonheur, Impair et Passe », nouvelle adaptation de Françoise Sagan au casting trois étoiles : Danielle Darrieux, Ludmila Mikaël et Philippe Léotard.
En 1980, à 52 ans, il rencontre Ann Biderman, une scénariste américaine, âgée de 29 ans. Ils se fiancent en 1984, mais se séparent en 1986. Dorénavant Vadim travaille en Amérique (à l’exception de « Surprise Party » en 1983) mais ni « Night Games » ni « Adorables Faussaires » ne remportent l’adhésion. À la même époque, il apparaît dans « Riches et célèbres » de George Cukor, autre directeur d’actrices réputé ainsi qu’en 1985, dans la comédie « Série noire pour une nuit blanche » de John Landis. En 1988, il réalise un remake de son plus grand succès, « And God Created Woman » (1988), avec Rebecca De Mornay pour succéder à Brigitte Bardot.
En 1990, à 62 ans, il rencontre au Festival du film policier de Cognac la comédienne Marie-Christine Barrault ; ils sont tous deux membres du jury. Après avoir vécu quelque temps ensemble, ils se marient le 21 décembre 1990 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Vadim met en scène Marie-Christine Barrault pour le théâtre et pour la télévision dans « Amour fou », « La Nouvelle tribu », « Mon père avait raison » et dans « Un coup de baguette magique », sa dernière réalisation. En 1993, Vadim passe à l’écriture de quatre romans, dont « Le Goût du bonheur », où il met en scène, comme à son habitude, ses femmes, avec qui il est resté en relation étroite, amicale et professionnelle, pendant toute sa vie.