Dziga Vertov

Dziga Vertov

Dziga Vertov, de son vrai nom Denis Arkadievitch Kaufman naît le 2 janvier 1896 à Moscou et meurt le 12 février 1954. C’est un cinéaste soviétique d’avant-garde, d’abord rédacteur et monteur de films d’actualité, puis réalisateur de films documentaires et théoricien. Son manifeste « Kinoks-Révolution » (Ciné-Œil), publié dans la revue LEF en juin 1923, affirme sa volonté de fonder un cinéma totalement affranchi de la littérature et du théâtre, écartant le recours à un scénario, montrant grâce à la caméra, « œil mécanique », « la vie en elle-même », et formant des « hommes nouveaux » réconciliés avec la machine. Sa « théorie des intervalles » permet d’établir des relations temporelles et spatiales entre les images. Son film le plus connu, « L’Homme à la caméra », se veut l’illustration de ces thèses.
Si Vertov s’inscrit pleinement dans le mouvement de l’avant-garde cinématographique de l’URSS des années 1920, notamment par la grande influence qu’exercent sur lui le futurisme et le constructivisme, et par les multiples expérimentations dont il est l’auteur, il n’en reste pas moins qu’il apparaît relativement isolé, surtout à cause de son attachement, jugé excessif, au documentaire. Il s’oppose en large part à des cinéastes comme Sergueï Eisenstein, Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, qu’il accuse de faire du cinéma-spectacle, en raison de leur emploi de la fiction.
Son cinéma est taxé de formalisme par le régime stalinien à la fin des années 1920, et Vertov doit en conséquence progressivement s’éclipser, tout comme de nombreux cinéastes d’avant-garde déviant de la nouvelle doctrine officielle, le réalisme socialiste. Ses films et ses théories ont cependant durablement marqué l’histoire du cinéma documentaire.

KINO PRAVDA

1925

vostfr

23 courts de 7'

Kino-pravda naît et se développe dans les années 1920. Dziga Vertov l’entreprend par une série d’expériences où il filme des personnes grâce à une caméra cachée. Puis il la théorise, de manière poétique, dans un article de la revue d’avant-garde LEF.Voici ce que Vertov déclare à propos de ce mouvement :
« Un film consacré à l’anniversaire de la révolution d’Octobre fut le point de départ de ma nouvelle activité à Kino-pravda. Le Kino-pravda est fait avec le matériau comme la maison est faite de briques. C’est de la manière dont nous allons laisser la vie pénétrer dans l’objectif que dépendent la qualité technique, la valeur sociale et historique du matériau et ultérieurement la qualité de tout film. Mes contempteurs ne pouvaient se passer, par la force de la tradition, de textes de liaison entre les sujets. »

LA SIXIÈME PARTIE DU MONDE

1926

vostfr

73'

Ciné-poème à la gloire du communisme. C’est une commande du Gostog, le commissariat du peuple au Commerce extérieur. Onze cameramen sont dépêchés pour parcourir le pays. Vertov met en avant la diversité de l’URSS à travers ses peuples et oppose le monde capitaliste à l’expérience socialiste menée dans un seul pays.

LA ONZIèME ANNéE

1928

vostfr

52'

Réalisé onze ans après la prise du pouvoir par les bolcheviks, il célèbre l’industrialisation de l’Ukraine à travers la construction d’une centrale hydroélectrique sur le Dniepr. Mêlant la photographie et le fondu enchaîné, « La onzième année » glorifie l’évolution sociale d’un homme maîtrisant les forces de la nature.

L’HOMME à LA CAMéRA

1929

sans dialogues

68'

La petite ville d’Odessa s’éveille. Un jour comme les autres s’annonce. « L’homme à la caméra » sillonne la ville, son appareil à l’épaule. Il en saisit le rythme et, à travers lui, celui des vies qu’il croise.