
Koji Wakamatsu
Koji Wakamatsu est né le 1er avril 1936 dans la préfecture de Miyagi et meurt le 17 octobre 2012 à Tokyo, c’est un réalisateur japonais important des années 1970. Wakamatsu grandit dans un village de la campagne japonaise. Adolescent, il est renvoyé du lycée agricole à la suite d’une bagarre, et décide de partir s’installer à Tokyo à l’âge de 17 ans. Il y fait différents métiers, mais se retrouve bientôt sous les verrous pour avoir participé à une rixe. À sa sortie de prison après 5 mois d’incarcération, il rejoint un clan de Yakuzas. C’est par ce biais qu’il découvre le monde du cinéma en surveillant les plateaux de tournage pour le compte de son organisation. En 1959, il entame une carrière de réalisateur à la télévision avant de tourner, quatre ans plus tard, ses premiers films pour le cinéma. Il fait ses débuts dans le pinku eiga, genre érotique japonais qui lui laisse une totale liberté de ton. Ses films sont ainsi souvent très politiques et traitent des rapports de dominationquelqu’ils soient.
En 1965, il fonde sa propre maison de production Wakamatsu Production, et réalise « Les Secrets derrière le mur » qui provoque l’indignation quasi générale et un incident diplomatique entre le Japon et l’Allemagne lorsque le film est sélectionné au Festival de Berlin. Wakamatsu, qui coécrit la plupart de ses films avec Masao Adachi, réalise une dizaine de longs-métrages par an, souvent tournés dans l’urgence. Certains de ses films sont des brûlots anarchistes qui sont encore aujourd’hui censurés dans de nombreux pays tels que les États-Unis, la Russie ou la Chine. Réalisateur radical, il s’intéresse au mouvement d’extrême gauche japonais, ainsi qu’à la cause palestinienne.
En 1971, il obtient enfin une reconnaissance internationale à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes avec « Les Anges violés » et « Sex Jack », et ralentit en même temps son rythme de production. Il produit cinq ans plus tard le controversé « L’Empire des sens » de Nagisa Oshima.
Wakamatsu est considéré comme « le réalisateur le plus important ayant émergé du pinku eiga » et « l’un des plus grands réalisateurs japonais des années 1960 ».
Il était communiste et partisan des guérillas armées dans les années 1970. Il a peu à peu changé de point de vue jusqu’à critiquer les groupes armés dans « United Red Army ». En 2010, il indique ne plus supporter « les militants qui appelaient à la guerre, à une révolution mondiale. « Tout ce qu’ils savent faire c’est proférer des théories sans même accepter le fait que les temps ont changé ». Dans « Le Soldat-dieu », il exprime clairement des positions pacifistes, condamnant les horreurs de la guerre.